Le Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine rassemblait le 20 février dernier chez Pavillon Prévoyance une trentaine de directeurs et responsables RH d’ETI adhérentes pour une matinée dédiée des évolutions de leur fonction. L’occasion de partager expériences et enjeux, de réfléchir ensemble aux axes d’évolution concrets de leur métier et aux solutions mutualisées que le Club pourrait développer pour les rendre plus forts ensemble.
« Face à un questionnement professionnel, rien ne vaut le conseil d’un confrère ! » a souligné en introduction Jean-François Clédel, PDG d’Ingeliance et Vice-Président RH du Club, rappelant ainsi l’une des missions du Club : une véritable plateforme d’échange et de partage de bonnes pratiques. A l’occasion de ce Défi, le « Club des RH » a ainsi vu le jour, communauté dans la communauté.
Les transformations du métier de DRH
Le débat, animé par Sofia Djouadi, Directrice de l’Université des ETI*, et Catherine Auger, DRH d’Ingeliance, a ainsi été riche de témoignages et d’échanges. Les participants ont dégagé plusieurs grands axes d’évolution et de challenge pour leur métier.
1. Un rôle stratégique et transverse
Catherine Auger a insisté sur la nécessité pour les DRH d’être de véritables partenaires stratégiques des dirigeants : « Nous formons un binôme avec la direction. Même si nos approches sont différentes, nous devons être alignés sur les valeurs et la vision de l’entreprise. » Le rôle du DRH comme médiateur a également été mis en avant, notamment face à des managers parfois réticents aux évolutions du monde du travail.
2. Le sens au cœur des préoccupations
Les participants ont unanimement relevé une mutation du rapport au travail, marquée par un besoin accru de sens et d’équilibre, en particulier depuis la crise du Covid19… et pas seulement chez les jeunes générations. Selon Pavillon Prévoyance, « le rapport de force s’est inversé, le collaborateur est devenu un consommateur du travail ». HDF Energy, observe également un besoin d’indépendance et d’autonomie des salariés, et s’attend même à une remise en question du CDI comme référence stable.
3. Un management en pleine redéfinition
Selon Garandeau, le challenge réside dans la transmission des valeurs et l’intégration des nouvelles générations. « Nos managers sont là depuis longtemps, mais comment accueillent-ils les nouveaux arrivants ? Comment partagent-ils la culture d’entreprise ? » Cette question du management participatif est cruciale : « On doit trouver le bon équilibre entre les liens de subordination et la collaboration. » Cap Ingelec a soulevé la difficulté pour les ingénieurs promus managers, pas toujours préparés à ces responsabilités : « Ils nous sollicitent énormément, mais le management ne s’improvise pas. »
4. Une charge mentale en hausse pour les DRH
Un constat alarmant a émergé : la charge mentale des DRH explose. « On enchaîne les crises, on doit être agiles et innovants, mais on n’a jamais été autant sous pression », a confié un participant. De nombreux professionnels évoquent un turnover croissant et des burn-outs fréquents, nécessitant un accompagnement spécifique.
5. Les défis technologiques et réglementaires
Le poids du cadre juridique est un frein à l’agilité des entreprises, a soulevé le Groupe Deya : « Les réglementations s’empilent, de la RGPD aux chartes internes, et cela complexifie notre métier. » En parallèle, l’IA et la robotisation suscitent à la fois des craintes et des opportunités. « Il faut accompagner les salariés pour assimiler ces changements technologiques, car ils arrivent à grande vitesse » a rappelé Christophe Lhuillier du Pôle Formation de l’UIMM, partenaire de l’Université des ETI.
Ateliers : enjeux, besoins et solutions
Les participants se sont ensuite répartis en deux ateliers animés par OnePoint, partenaire de l’Université des ETI, pour lister leurs enjeux et identifier des pistes d’actions d’accompagnement que le Club pourrait proposer.
Enjeux identifiés :
- La charge mentale des RH.
- L’évolution du rapport au travail entre générations.
- L’impact des nouvelles technologies (robotisation, IA…).
- La quête de sens et l’importance de la RSE.
- Les difficultés de recrutement et d’attractivité des ETI.
Besoins exprimés :
- Mieux faire connaître les métiers RH et leurs enjeux.
- Outiller les managers pour qu’ils s’approprient et transmettent la culture d’entreprise.
- Cadrer l’usage de l’IA en entreprise par une charte de bonnes pratiques.
- Encourager une culture d’entreprise incarnée et authentique.
Pistes d’actions concrètes :
- Visibilité et attractivité : représenter les ETI dans les écoles et salons de recrutement, valoriser les stages et l’alternance.
- Formation et outils : organiser des événement « IA appliquée aux RH », créer un outil IA dédié aux ETI.
- Espace d’échange : lancer des « pauses café RH » pour partager les problématiques et contribuer à réduire la charge mentale.
- Ressources mutualisées : mettre en place une plateforme dédiée aux RH des ETI avec des outils pratiques (guides, accords, FAQ…).
- Optimisation des coûts : favoriser les contrats cadres inter-ETI pour les services RH (mutuelle, SIRH, support juridique…).
Le Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine entend capitaliser sur ces échanges pour développer des outils et dispositifs de soutien adaptés aux entreprises de taille intermédiaire. Comme l’a résumé un participant : « Les DRH sont au cœur de la transformation des entreprises… mais qui s’occupe des DRH ? » Une question qui mérite toute notre attention dans les mois à venir.
| *L’Université des ETI est la première solution mutualisée à destination des DRH mise en place par le Club. Elle donne accès aux adhérents du Club à des parcours de formation sur-mesure adaptées aux besoins des ETI, inter-entreprises, délivrés par de grands acteurs de la formation, à coûts mutualisés. Voir tous les programmes |
Un grand merci à Frédéric Motard, Directeur Général Adjoint de Pavillon Prévoyance, et à ses équipes, pour l’accueil professionnel et responsable de l’événement !
