Comment mobiliser les collaborateurs autour d’une démarche de transition ? Une matinée dédiée à ce thème réunissait le 17 avril 2025 chez Dal’Alu – Groupe ARAMIS* une cinquantaine de représentants de nos ETI, dirigeants, DRH, responsables RSE… pour partager retours d’expérience et facteurs de succès.
Témoignages croisés d’ETI engagées
Quatre entreprises adhérentes du Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine ont partagé leurs expériences lors d’une table ronde, soulignant que la réussite repose sur une combinaison subtile de vision, de pédagogie, de structure… et de confiance.

Une impulsion qui vient d’en haut
Dans les quatre entreprises représentées, l’engagement est d’abord porté par des dirigeants convaincus. « On nettoie l’escalier par le haut », a résumé avec humour Stéphanie Ioan (Responsable développement RSE du groupe Aramis), en insistant sur l’importance d’un leadership visible. Mais cet engagement ne suffit pas.
Encore faut-il qu’il se traduise à tous les niveaux de l’organisation. Aramis, comme Pavillon Prévoyance et Cheops Technology, a mis en place des relais internes, pas forcément issus du management mais plutôt des fonctions transversales, reconnues pour leur capacité d’écoute et leur légitimité. Des « ambassadeurs », que Frédéric Motard (Directeur général adjoint de Pavillon Prévoyance) juge essentiels : « Beaucoup de nos collaborateurs sont déjà engagés dans leur vie personnelle. Il faut leur permettre d’exprimer cela aussi au travail. » Chez Cheops, cet engagement passe aussi par la mise en place d’un comité RSE représentatif de toutes les fonctions clés (RH, juridique, finance, opérationnels).
Structurer la démarche pour la rendre crédible
Si la transition commence souvent par des convictions, elle nécessite une structuration solide et un pilotage dédié, comme l’ont affirmé tous les intervenants. Cheops et Pavillon Prévoyance ont recruté une responsable RSE. « Il faut un pilote, quelqu’un qui bouscule un peu, qui relance car chacun est absorbé par son quotidien », souligne Frédéric Motard.
Pour Aramis, la participation à la formation CSRD proposée par l’Université des ETI a largement contribué à cette structuration. Du côté d’ANDQO, c’est l’adhésion à la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) qui a permis de structurer une feuille de route, en partant d’un diagnostic précis : bilan carbone, ateliers participatifs, montée en compétence collective. « La RSE, ce n’est pas une idéologie : c’est un sujet technique, rationnel, scientifique », rappelle son PDG Éric Sainclair.
Une transition efficace repose aussi sur des choix clairs. « Il faut éviter de multiplier les initiatives : mieux vaut définir quelques axes forts, qui nous ressemblent », résume Sophie Guiraud de Lévizac (DRH de Cheops Technology). Les entreprises présentes s’accordent sur l’importance de rester en phase avec leur culture et leur histoire. ANDQO l’exprime clairement : « Il faut faire avec qui on est, ne pas faire un “copier-coller” de bonnes pratiques génériques. »
Former, sensibiliser, faire vivre une culture commune
Tous s’accordent : sans pédagogie, pas d’adhésion durable. Chez Aramis, des ateliers en petits groupes ont été organisés dans la totalité des services pour présenter la démarche RSE et donner la parole à chacun. Une approche de proximité qui permet de lever les freins, de susciter des prises de conscience… « Des personnes qu’on ne pensait pas sensibles au sujet se montrent finalement très investies », remarque Stéphanie Ioan.
ANDQO a choisi un autre levier : la Fresque du Climat, menée d’abord auprès du comité de direction, puis de l’ensemble de l’encadrement. « Cela a permis de créer un socle commun de connaissances et de lancer une dynamique », explique Éric Sainclair. Pavillon Prévoyance propose à ses salariés de suivre The Week (parcours de sensibilisation aux enjeux écologiques) sur la pause déjeuner, avec buffet à la clé. « Il faut saisir toutes les occasions d’apprendre ensemble », estime Frédéric Motard.
Des espaces pour agir et s’impliquer
La transition devient concrète lorsqu’elle se traduit dans le quotidien. Pour cela, les entreprises ont imaginé des formats variés. Journée d’engagement offerte dans une association, ateliers collaboratifs pour réfléchir à l’offre, au fonctionnement interne, à la prévention santé, événements partagés avec d’autres entreprises… Les formats varient, mais l’objectif est le même : permettre à chacun de s’impliquer, à son échelle.
Cette ouverture à l’initiative est essentielle : « Il faut autoriser les collaborateurs à agir, à proposer, à tester », insiste Stéphanie Ioan. Les bonus des dirigeants peuvent même être partiellement indexés sur des objectifs RSE, comme chez Aramis – un signal fort de reconnaissance.
Enfin, la transition ne se joue pas seulement à l’échelle de chaque entreprise. La mutualisation d’une formation entre ANDQO et le groupe Dufau, ouverte à d’autres membres du Club des ETI, illustre la richesse des démarches collectives. Comme l’est celle de l’Université des ETI : avec son tout nouveau parcours « Conduite de la transition », l’initiative s’inscrit une fois de plus dans la volonté des ETI d’être acteurs de leurs changements.
Neo-Terra Score : un outil d’auto-diagnostic pour les entreprises La région Nouvelle-Aquitaine a conçu un outil à destination des entreprises, présenté par Marie-Anne Pasquier, Directrice Adjointe Environnement de la Région, et son équipe. Avec Neo-Terra Score les entreprises peuvent se doter d’un baromètre et d’un suivi de leurs écarts et de leur évolution dans le temps, autour de 5 leviers : – l’humain au cœur de l’entreprise, – l’environnement comme facteur d’innovation et de durabilité, – l’entreprise inscrite dans son territoire, – une gouvernance ouverte aux parties prenantes, – vers une activité économique plus résiliente. Accéder à Neo-Terra Score |
*ARAMIS – Dal’Alu : un groupe engagé Nous avons été accueillis par Jean-Baptiste Micouleau, PDG du Groupe Aramis et Vice-Président Transformation environnementale du Club, et Christophe Molliex, Directeur RSE d’Aramis. Bâti autour de son métier de l’aluminium et de sa société fabricante de gouttières Dal’Alu, Aramis s’est diversifié dans l’enveloppe du bâtiment, l’isolation par l’extérieur et le négoce de matériaux. Le groupe mène une démarche RSE ambitieuse avec l’utilisation d’aluminium bas carbone, la réduction de ses émissions de CO2, la suppression des énergies fossiles pour son chauffage etc. Aramis compte 1000 collaborateurs répartis sur une quarantaine de sites en France et en Europe, pilotés depuis son siège girondin, et réalise un CA de 400 millions d’euros. |