Nouvel adhérent du Club des ETI Nouvelle-Aquitaine, Pierre Naud, Directeur commercial de Distillerie de la Tour, souhaite y rencontrer des pairs avec qui échanger pour accompagner le développement de l’entreprise familiale. Avec un nouveau site qui lui offrira une capacité de production de 240 000 hectolitres, elle passe en effet dans la cour des grands pour écrire un nouveau chapitre de son histoire.
« De notre métier initial de « bouilleur de profession », nous avons évolué en nous adaptant aux crises, en réinventant notre métier », résume Pierre Naud. Lorsque son père Jean-Michel crée Distillerie de la Tour en 1989, l’entreprise se consacre à la distillation d’eaux-de-vie pour les maisons de Cognac. Dès 1990, l’effondrement des ventes au Japon alors que les récoltes battent des records l’obligent à se remettre en question. Il faut trouver de nouveaux débouchés à ces excédents.
Ce sera d’abord l’alcool industriel, les vins, la hausse de l’export… mais surtout à la fin des années 1990, l’opportunité de la vague des vodkas françaises. L’outil de production est là. Place aux vodkas premium ! « Nous sommes les seuls dans le grand Sud-Ouest à distiller des alcools extra neutres premiums à destination des marchés comme la vodka ou gin » précise Pierre Naud.
Le cœur du métier reste le même : vinifier puis distiller pour produire la matière première, l’eau-de-vie, sur-mesure selon la demande des marques. Une expertise qui a fait de Distillerie de la Tour un opérateur diversifié, qui a pris toute sa place dans une région mono-produit : les Charentes. Nouveaux débouchés pour les eaux-de-vie distillées par la société : les marques de whisky. « Le whisky français est en train de décoller, une nouvelle micro-distillerie s’ouvre tous les jours… et les grands s’y mettent en « premiumisant » les produits ».
Enfin, pour aller au bout de son expertise, la famille Naud a poussé jusqu’à la bouteille, avec une gamme de spiritueux embouteillés, commercialisée chez les cavistes sous son propre nom.
Une nouvelle dimension
La nouvelle page de l’histoire, c’est l’installation des sites de vieillissement et de transformation d’alcools à Merpins (16), le siège restant sur le site historique de Pons (17). Le stockage est une des forces de la société, en particulier pour le vieillissement des alcools bruns. A Merpins, les nouvelles cuves offriront à terme une capacité de 240 000 hectolitres. Et le site représente un bond technologique : normes environnementales ambitieuses, matériel de pointe, architecture audacieuse… Une façon de casser les codes de ce métier plutôt traditionnel.
Diversification, ouverture… C’est le besoin de se confronter désormais à des entreprises plus importantes que le seul réseau charentais, de se rapprocher du monde économique et institutionnel de la région, qui a amené Pierre Naud au Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine. Il y rejoint d’autres acteurs charentais comme Maison Villevert ou Garandeau, impatient de « pouvoir se rencontrer, échanger sur des problématiques communes » conclut-il.
| Distillerie de la Tour est identifiée comme ETI grâce à son chiffre d’affaires : – 83 M€ en 2021 dont 30 % à l’export 30% – 70 salariés – Certifications : ISO 9001, ISO 14001, ISO 22000 Président : Jean-Michel Naud |
