On imagine le marché de l’électronique dominé par les pays à moindre coût. Erreur ! Notre nouvel adhérent Jean-Philippe Guglielmi, fondateur et PDG d’Inovelec, démontre que la valeur ajoutée du Made in France prend toute sa place sur ses produits sur-mesure et à haute technicité. Depuis ses 4 sites en Nouvelle-Aquitaine, l’entrepreneur s’est développé jusqu’à compter plus de 300 salariés et adresser des marchés comme les Etats-Unis.
Il répond à trois questions pour les membres du Club des ETI Nouvelle-Aquitaine.
Comment arrive-t-on à rayonner en gardant son siège en Dordogne ?
« Notre activité consiste à produire des équipements sur-mesure pour nos clients : cartes électroniques, câblages et l’intégration système de ces éléments. Il s’agit d’une activité de niche car nous développons sur-mesure les produits de nos clients, en petites séries. La dimension technologique est très importante, ainsi que le service, qui fait partie de notre ADN. Ces compétences, elles sont en France ! Depuis notre siège de Boulazac en Dordogne, nos sites d’Uzerche en Corrèze, Boé dans le Lot-et-Garonne et Pessac en Gironde, nous assurons tout le développement ainsi qu’une grande partie de la fabrication. Notre logique est la compétence : pour une petite partie de l’activité, nous travaillons en co-traitance avec le Maroc qui a un savoir-faire spécifique sur les câbles. Quant à la dimension commerciale, nous nous appuyons sur des implantations locales, comme aux Etats-Unis où nous avons envoyé des équipes pour monter une société sur place. »
Comment est perçu ce choix par les clients ?
« Nous sommes dans le sens de l’histoire ! Aujourd’hui on voit la relocalisation de nombreux produits. Les clients apprécient le Made in France, le service et la flexibilité que nous pouvons leur apporter. De plus, depuis le rachat de notre bureau d’études, nous proposons l’ensemble de la chaîne de valeur… ce qui a fait exploser notre activité en nous permettant de nous diversifier et en renforçant la confiance de nos clients. Nous avons fait + 25 % de croissance organique cette année et avons pour objectif de doubler notre chiffre d’affaires (32 millions d’euros en 2021) d’ici 2 ans. Nous apparaissons également comme une aide pour les entreprises pour rapatrier leurs activités de production en France, par le redesign d’un produit pour automatiser par exemple. »
Pourquoi avoir rejoint le Club des ETI Nouvelle-Aquitaine ?
« Comme on le voit, la crise du Covid ne nous a pas impactés économiquement. Grâce au plan de relance, nous avons pu faire de gros investissements. Mais nous avons traversé une période très difficile lorsque nous avons été réquisitionnés pour contribuer à la fabrication de respirateurs. On n’avait aucun moyen, pas de masques, les collaborateurs étaient chez eux pour garder leurs enfants… Il y a des gens qui ont été là pour moi : des institutions comme la Ville de Boulazac, la Préfecture, le Medef… On m’a aidé, écouté, j’ai rencontré des chefs d’entreprises avec des problématiques communes. J’ai pris conscience que c’était intéressant de discuter avec ses pairs. Une fois le gros de la crise passé, j’ai voulu poursuivre ces échanges, notamment avec des sociétés illustres. J’ai le sentiment d’être très éloigné des centres de décisions : rejoindre le Club est aussi un moyen de m’en rapprocher. »