La dernière réunion « Défi International » du Club a eu lieu jeudi 10 juin pour une vingtaine de membres participants, dirigeants, directeurs juridiques etc. organisée par Alain Lemaire (Vice-Président Défi International) et Jean-Laurent Soulé, le nouvel animateur du Défi au Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine.
La gestion des risques était au programme, avec une intervention de Mireille Turpin, Directrice Corporate Gestion des Risques et Assurances chez Ceva Santé Animale, complétée par les témoignages de participants comme Biolandes ou Worldcast. Si la plupart des risques à l’international sont communs aux activités exercées sur le territoire national, le fait d’exporter, d’importer ou d’avoir des entités à l’étranger les multiplie et les aggrave. Voici les différents types de risques et comment on peut les éviter ou tout au moins s’y préparer…
Se préparer avant tout
« Nous avons tous l’esprit entrepreneurial et sommes prêts à prendre des risques, remarque Mireille Turpin en préambule. Mais il faut le faire en connaissance de cause ! »
Le principe de la gestion des risques, c’est avant tout d’éviter les risques majeurs de nature à porter à atteinte à la pérennité de nos activités. Les étapes d’une bonne gestion des risques sont :
- Evaluation : on dresse une liste des risques
- Cotation : on détermine leur fréquence et gravité
- Classement : on classe de risque mineur à risque critique.
Ensuite, il s’agit de réduire les risques, à travers des plans d’actions, de la prévention (qui permet d’éviter le risque) et de la protection (qui permet de se protéger des impacts de l’événement).
A noter : des assurances existent pour presque tous les risques (sauf la non compliance !)… mais il vaut mieux les faire intervenir en dernier recours ! Une bonne pratique : coopérer avec les ingénieurs prévention de vos courtiers ou assureurs. Ils ont une solide expertise, interviennent pour de multiples sociétés et nous font bénéficier de leurs expériences.
Quelques risques qui touchent en particulier l’international
Risque de personnes
Accident, maladie, kidnapping collaborateur / demande de rançon, catastrophe naturelle, terrorisme… Les risques portent bien sûr sur le collaborateur et sa famille, mais également la responsabilité du Chef d’entreprise et l’impact sur les collaborateurs.
Pour les éviter : avoir des procédures, vérifier les dangers et bien sensibiliser le personnel, mettre en place des assurances (employee benefit, assurance mission, assurance kidnapping/rançon). Certains pays sont particulièrement sensibles.
Risques d’investissements : pertes due à la prospection
Perte des dépenses, manque de chiffre d’affaires…
Ces risques peuvent être anticipés via des conventions bilatérales. Il ne faut pas hésiter à faire appel aux structures d’accompagnement comme BPIfrance, le guichet unique d’accompagnement à l’export, des spécialistes privés etc. et à souscrire une assurance prospection.
Destruction, dégradation (ou impossibilité d’accès)
Vol, catastrophe naturelle, accident fermetures administratives… peuvent en être à l’origine. Il est important d’anticiper, d’éviter les zones à risques (ouragans, crues, incendies sauvages).
Leurs effets : dommage aux biens, pertes d’exploitation, perte du bâtiment, ou encore de stocks pouvant conduire à l’arrêt des ventes et la perte potentielle de clients.
Risque de fabrication
Il s’agit de l’incapacité à livrer des marchandises fabriquées (en cas d’embargo, de guerre…)
Pour s’y préparer, mieux vaut éviter les produits trop spécifiques (qui sont plus à risques car plus difficiles à placer auprès d’autres clients), faire payer d’avance ses clients.
Carence fournisseur
Elle cause une rupture d’approvisionnement d’un produit ou d’une prestation nécessaire à l’activité.
Il peut être utile d’évaluer les risques également du côté de ses fournisseurs stratégiques, et de façon générale travailler avec eux pour qu’ils aient aussi un plan d’action / de crise.
Dégradation ou vol de marchandises
En cas d’accident de transport, marchandises manquantes ou abîmées, vol, actes de guerre…
C’est une perte sèche pour l’entreprise.
Il est conseillé pour les transports de privilégier les containers maritimes, plus sûrs (vs le transport aérien qui présente des ruptures de charges) ; d’adapter l’emballage au produit, de ne pas indiquer le contenu sur l’emballage, de bien respecter les vérifications à l’arrivée et faire des réserves.
Bien clarifier avec le client qui assure les marchandises et jusqu’où et, si le client assure l’expédition, lui demander un certificat d’assurance avant expédition.
En cas d’avarie, gérer très rapidement en effectuant des réserves, faire une déclaration de sinistre aux assureurs marchandises transportées dans les 3 jours de la prise de connaissance du sinistre et gérer les marchandises.
Complications douanières
C’est un sujet complexe : documents manquants ou erronés (origine du produit, nomenclature, valeur), absence de licence d’importation…
Avec le risque que les marchandises soient détruites, ou attendent et soient dégradées…
Il vaut mieux être son propre déclarant en douane, bien former les personnes, bien clarifier les flux, faire une veille des réglementations.
Ne pas hésiter à collaborer avec les cellules conseils des douanes qui sont coopératives et vous évitent des soucis.
Les intervenants invitent les entreprises du Club à poser leurs questions à leurs pairs : chacun détient une partie de la connaissance !
La vidéo :
Partie 1 : Risques humains et matériels
Partie 2 : Risques fournisseurs et marchandises
Partie 3 : Risques douaniers
Partie 4 : Risques paiements
Partie 5 : Risques contrats